Pourquoi les hooks et le storytelling abusif nous laissent irrités ou de plus en plus froid? Développé comme un alpha et un oméga de la communication à l’ère de la captologie, de la guerre de l’attention, les hooks à base de storytelling caricatural et basés sur un discours commercial agressif connaît ses limites. De nombreuses personnes ou groupes se plaignent aujourd’hui de ces pratiques qui suscitent méfiance voire rejet. Petite anatomie narrative, cognitive et émotionnelle succincte d’une pêche au crochet qui se transforme en pêche industrielle :
Vous aussi vous avez l’impression que l’on vous prend pour un jeune poisson de deux semaines pris dans la nasse des hauts fonds par des bateaux-usine sur le web ? Petite liste anatomique non exhaustive du hook :
1. Le hook doit avoir quelque chose de rare !
– Votre cerveau détecte de manière inconsciente et automatique toute forme de rareté, de nouveauté et d’aléa pour savoir s’il y a menace ou récompense dans votre environnement.
2. Le hook doit avoir du suspens ou vous donner coûte que coûte envie d’intervenir après la tension devenue palpable et interne pour mobiliser votre attention !
– Et si jamais votre circuit de la récompense se mettait en route la captologie se mettrait en marche !
3. Le hameçon doit, c’est une évidence, mobiliser votre attention inconsciente.
-Et ceci grâce à la récence, à la saillance, à la représentativité, la résonance sociale et contextuelle du sujet concerné.
4. L’accroche doit être riche en contradictions internes dans ses prémisses ou sa question.
– une question, entre parenthèses, est toujours l' »anneau pour les gouverner tous ».
5. Le hook doit naturellement se baser sur du « drama », autrement dit un « récit fermé » autour d’un danger, d’un adversaire même symbolique.
– Car plus l’enjeu est fort avec un fort potentiel de menace, plus c’est mobilisateur !
6. Et naturellement le crochet doit être crédible et court.
– Parce qu’hein, vous n’allez pas croire n’importe quoi non plus, il faut que cela paraisse crédible et que, par ailleurs, vous avez un temps d’attention… très limité, surtout sur les réseaux.
7. Enfin, l’hameçon doit vous faire entrapercevoir la lumière au bout du tunnel et ainsi va vous promettre une solution – évidemment sous contrainte.
– Dopamine à l’horizon.Le problème avec tout cela et l’abus addictif de storytelling c’est que le procédé , devenu industriel et infini, est évidemment lassant :
-Il use votre attention,
– il use vos émotions embarquées,
– il use votre patience
– et les récompenses sont finalement déçues – vous êtes en manque de dopamine promise !